Voilà, à proprement parler, un ovni théâtral. Yvette Leglaire est l’incarnation par un comédien d’une vieille diva décrépie de l’entre-deux-guerres, entre Edith Piaf et autres chanteuses folklo des années 30. Moumoute noire périmée, maquillage coulant à la Cure, voix éraillée débitant des calembours bien sentis ou des paroles salaces sur des mélodies désuètes, Yvette Leglaire, avec son pianiste, prétend déclasser les stars actuelles comme Madonna. Dans un tour de chant qui mêle anecdotes anciennes et chansonnettes bien ciselées, elle instaure une relation d’intimité confessionnelle avec son public. Un flashback étonnant et réussi.