Yanik est un pur Parigo : il gueule au guidon de son scooter (à deux roues, pas comme ces scooters d’apprentissage à trois roues), ne s’arrête pas au feu rouge et jure comme un charretier au moindre coup de froid – à l’inverse des Québécois qui positivent en toutes circonstances, y compris par -30°. Sans grande originalité, il entame son show sur les communautés, épinglant cette société où l’on ne peut rire que de son propre groupe. Rapidement, il vire dans le scato, détaille l’usage des suppositoires et parle sodomie… C’est certes un peu trash, mais Yanik décrit la scène du suppositoire avec une réelle originalité. Et quand il digresse au détour d’une histoire, comme l’anecdote des deux mecs bourrés dans le métro, Yanik nous fait vraiment marrer. Il y a certains thèmes dans l’air (comique) du temps, comme cette imitation de tchatche entre filles rapportant les propos d’une troisième personne, du style : « Y m’a dit, ouais euh, nan nan nan », une observation qu’on avait déjà entendue dans le show d’Alex Lutz. Mais Yanik a son phrasé, son rythme, ses vannes à tiroirs qui se déploient en deux ou trois temps, un peu façon Denis Maréchal. Parfois il a aussi des passages à vide, comme dans cette imitation de stand-up qui fait pâle figure à côté de celle de Laurent Lafitte, un passage d’autoparodie qui risque de devenir un incontournable de la scène stand-up. Une bonne soirée au Trévise.