On a pu voir Thierry Fontez dans la plupart des projets d’Edouard Baer : le Grand Mezze, La Folle et Véritable Vie de Luigi Prizzoti ou son film Akoibon. Cette fois, c’est seul et travesti en « psycho-péripatéticienne » allumée qu’il chauffe les planches : perruque rousse, corps d’athlète moulé dans les robes les plus courtes et verve argotique débridée. Oscillant entre le quotidien fantasmé de la prostituée et la souffrance réelle de l’enfance, Mademoiselle Barbara prend à parti les spectateurs et se jette dans leurs bras à corps perdu, plaçant allègrement son derrière à deux centimètres de leur visage. Jeu hystérique et juste, voix aiguë, langue fleurie, Thierry Fontez nous offre un morceau de bravoure éclatant dont on ne sort pas indemne.