A 61 ans, Noëlle Perna se met au stand-up. Pour la première de son 4e show, elle fait salle comble à l’Alhambra et divertit des spectateurs du 3e age qui s’esclaffent à chaque blague. Par rapport à son 2e spectacle où elle enfilait toutes sortes de costumes pour jouer les clients de son bar niçois, celui-là semble sans artifice ni grandes trouvailles… Voilà une Super Mado un peu monotone qui n’a ni cape ni super pouvoir, contrairement à ce que montre l’affiche.
Attifée d’un juste au corps rose et d’un tutu, selon le conseil de son « reproducteur » qui lui a demandé de ne pas ouvrir la bouche, elle fait semblant de préparer un numéro de rubans qui ne commence jamais, vu qu’elle s’interrompt toutes les cinq minutes pour nous confier une nouvelle anecdote. Impossible de faire taire Mado quand elle a envie de tchatcher, c’est-à-dire tout le temps, et elle se lance dans des monologues gouailleurs très réussis.
Tous les clichés humoristiques semblent ici réunis : évocation de la raie du cul du plombier ou de l’inconvénient du string ficelle, piques aux employés de mairie fainéants et aux profs en vacances la moitié de l’année (oui, en comptant les arrêts maladie), comparaison entre foot et rugby où les joueurs sont mieux galbés et ne font pas de cinéma… Sans oublier une quête d’œcuménisme religieux qu’illustre ce déjeuner réunissant David et Mohamed, car « ce qui nous réunit, c’est l’amitié ».
Noëlle Perna enchaîne les calembours plus ou moins capillotractés, joue l’oratrice politique et continue d’évoquer les performances sexuelles de son mari dont elle rappelle la passion pour l’apéro, avec cette tournée des caves bourguignonnes déjà contée dans Mado fait son show : « Albert on l’a appelé AOC pour « Albert oublie de cracher » ». Elle décrit la plage niçoise avec sa typologie de baigneurs japonais, chinois ou italiens, évoque la réincarnation (« ce qui naît poussière deviendra plumeau »), se moque de son fils et de sa nouvelle copine aux jambes poilues qui leur sert un space cake.
1h30 de stand-up à l’accent volontairement surappuyé, ça peut finir par lasser. En tous cas, Noëlle Perna montre un vrai sens du rythme pour palabrer à tout propos, avec, souvent, pas mal de bons sentiments. « Le plus beau voyage, c’est avec vous », finit-elle par confier à son public chéri. Ca marche…