Layla Metssitane adapte seule en scène le neuvième roman d’Amélie Nothomb. Stupeur et tremblements évoque l’expérience de l’auteur dans une société nippone qui la déclasse et où elle dégringole en peu de temps du statut de traductrice à celui de dame pipi. Après avoir lentement ôté les voiles qui la recouvre, une femme musulmane se retrouve en nuisette et se maquille lentement, délicatement, pour incarner une sorte de geisha. Visage teint en blanc, diction précieuse, la comédienne alterne la position assise devant sa table de maquillage, décrivant les souffrances que la bienséance fait subir à la femme japonaise, et les scènes de bureau où la narratrice raconte comment sa supérieure l’humilie, après avoir été elle-même humiliée par son chef. Layla Metssitane fait parfaitement résonner l’écriture tantôt académique, tantôt drolatique d’Amélie Nothomb, et son point de vue distancié sur les mœurs de la société nippone. Mais était-il nécessaire de poser en niqab et en nuisette pour souligner les points communs entre les femmes arabe et japonaise ?