Voici déjà le cinquième one-man-show de Stéphane Rousseau, comédien québécois remarqué dans les Invasions Barbares de Denis Arcand, dont un sketch rappelle ici le thème – l’euthanasie du père à l’hôpital, entouré de sa famille. Comme son complice à la scène Franck Dubosc, Rousseau joue avec auto-dérision de son image de beau gosse dans un show sons et lumières hollywoodien. On en prend plein la vue et l’ouïe dès l’entrée, tous feux allumés au fond de la scène où défilent des animations dans le vacarme d’une salle de jeux d’arcades. Comme pas mal d’humoristes en ce moment (dont Dubosc et Anthony Kavanagh), Rousseau se raconte, parle de son fils qu’il aime, de la mort de son père ou de ses séjours en camp de nudistes avec toute la famille lorsqu’il était enfant – c’est assez émouvant, mais on n’éclate pas de rire à tout bout de champ. Sur un plan plus léger, il incarne un vendeur homo (cliché), son personnage de macho latino aux cheveux longs, ou un douanier américain aux consignes parano-sécuritaires (très réussi). Les fans viennent pour la performance de leur idole à la fois danseur, chanteur imitant Bowie ou Radiohead et dessinateur traçant les silhouettes rigolotes de papa et maman sur la palette graphique de son fils. Stéphane Rousseau est sans doute le premier à introduire autant de technologie dans un one-man-show, avec ces animations – pas forcément indispensables – et cette carte qui permet aux fans d’avoir un « compte VIP » pour se connecter sur son site… De gros effets qui n’enlèvent rien à la sincérité de sa démarche.