De quelle chimie malencontreuse, bête, espères-tu le précipité ? Ta chaire d’expériences vérolée retient, quand elle ne les fige pas, les foudres du poète, les échos flamboyants de dame musique et les chatoyantes touches de la peinture, et en étouffe les échos, en ternit les éclats. Tu vautres ton impudeur sur des peuples exténués qui râlent plutôt qu’il ne le chantent, leur goût pour le destin. L’alliance convenante s’éveille ce-pendant et darde ses consciences vers le toujours ailleurs de tes crimes obligés. Elles construit, à l’écoute de ce qu’elle ne prétend pas percer, heureuse.Trop de venin déjà s’écoule. Quel sceau terrestre, là, pour ce pacte sinon l’arbre à l’ombre fraîche au sahel assoiffée ? Sang et sève, écriture et lectures.
Comment la science ?!! Eh quoi ! La science ne ferait plus de la prévisibilité sa substantifique moelle ? Quantique advenue dans sa tour et cybernétique au raz des pâquerettes, va-t-elle dé-couvrir le béant horizon des paroles descendues, puits qu’elle prétendra en vain tarir toujours, le prétendant sans fond souvent. La science fouille et ne veut s’incliner, s’extasier, se soumettre.
Notre dire les ayant foi, nous pourrions vous le masquer avec un art et une déconcertante facilité, supérieure à celle dont vous usez pour dissimuler votre discours d’hypocrites politiques, aux foules que vous con-fusez ; mais à vous, il se déguise tout seul notre dire. Les foules elles-mêmes, à bout, menées à la laisse tendue de votre dialectique, n’en sont sentimentalement pas dupes et vous chargent de bien des attributs. Les tricheurs installent à leur pseudo paradis des astres, à l’avantage des pauvres.
La médecine c’est l’alibi de la science.
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Ce texte fait partie des 29 poèmes reçus mercredi 25 mars 2020, lors de la première scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans le compte-rendu de cette restitution virtuelle.