Quand il ne fait pas la gueule, Stéphan Joly affiche une mine éberluée qui déclenche le fou rire. Dans sa confession entrecoupée de morceaux de piano – où l’on voit l’intérêt d’avoir fait des études de psycho et joué dans les pianos bars -, il n’y a pourtant pas matière à rire. Une vie de trentenaire loser et esseulé, des expériences amoureuses qui échouent lamentablement… Stéphan Joly s’attaque aussi aux autres – des cons – et à l’époque, marquée par un psychologisme à deux francs. Ses saillies ont beau être mordantes, sa vision à la fois lucide et cruelle est d’une sincérité attendrissante. Seul en scène avec pour unique compagne une fleur de tournesol, le comédien finit par émouvoir un public qui, chaque soir, paie pour qu’il aille mieux.