Stand-up, de Gérald Sibleyras, mise en scène Jean-Luc Moreau

Un tueur à gages force un auteur dépressif, qu’il a surpris au lit avec sa sœur, à l’aider à composer son premier one-man-show. Pour une comédie de boulevard, le thème est assez original. Comment rire sous la contrainte ? Qu’ont à échanger un tueur et un professionnel du rire ? L’histoire se corse avec le départ du trio pour le festival du rire de Morlaix, animé par un directeur très bout-en-train qui va devenir le metteur en scène du tueur (Gilles Gaston-Dreyfus, excellent avec ses mimiques et son phrasé de comique ringard).

Grégoire Bonnet est un peu éprouvant avec sa diction d’auteur fatigué tandis que Philippe Uchan joue bien le psychopathe au seuil de l’irréparable, qui passe en une seconde du rire au sérieux, tentant sans succès de composer un sketch drôle – un comique involontaire auquel on a droit quatre ou cinq fois ! Bref, les quatre acteurs se démènent bien, à l’exception peut-être d’Anne-Sophie Germanaz, un peu transparente.

Si le festival du rire est ridicule, avec ses ses ballons rebaptisés « bulles de bonheur » et ses masses de clowns sauvagement assassinés, la pièce critique aussi la scène intello où l’on dit « lieu » pour « théâtre » et « exigeant » pour « chiant » (facile mais pas faux), tandis que le public reste parfois debout 27 heures durant ! Gérald Sibleyras a écrit un boulevard nerveux et plutôt léger, dont le rythme effréné, malgré quelques longueurs, est bien servi par la mise en scène de Jean-Luc Moreau et une scénographie de panneaux lumineux qui s’enchaînent avec une très vive fluidité.

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