Souâd Belhaddad, comédienne, chanteuse et grand reporter écrit aussi bien qu’elle joue : pas une fausse note dans ce seul-en-scène plein d’humour sur deux femmes d’origine algérienne, une mère et sa fille… A la différence de Rachida Khalil qui traite également ce thème de la double identité en incarnant une tante et sa nièce, Souâd Belhahddad suggère plus qu’elle ne souligne. Le spectacle se déroule en deux parties avec deux mises en scène renvoyant à deux univers : celui de « Fatchima », aussi attachée à la religion qu’à sa liberté (« mes clés de voiture et mon portable, c’est ma liberté ! ») et celui de sa fille Hayat, Parisienne de trente ans au langage branchouille (« nan mais c’est juste pas possiblanh ! »). Bardée de diplômes, Hayat veut devenir une « minorité visible » en faisant la com du ministère créé par son professeur qui a également inventé le concept de « discrimination positive ». Une réflexion toute en nuances, caustique et retenue, sur ce que signifie être une femme d’origine algérienne en France. Dans le cadre du festival Sautes d’humour.