Actuellement se jouent Paris plusieurs spectacles de nouveau cirque : le Cirque Plume, le cirque Trotola, les 7 doigts et le Cirque Eloize, compagnie montréalaise fondée en 1993 par Jeannot Painchaud, Claudette Morin et Daniel Cyr (inventeur de la roue du même nom). Ici dans la grande salle du tout récent théâtre le 13e art, installé au sous-sol du centre commercial Italie 2, on découvre un grand show sur un thème en vogue, le western. Dans la même veine, on avait vu au printemps Tabarnak par le Cirque Alfonse.
Saloon est une création très différente du plus urbain et freestyle ID, vu en 2011 au théâtre de Chaillot, avec danseurs hip-hop, sauts en BMX et gigantesque Tétris aérien. Ici, la scénographie est très simple : la troupe a reconstitué un saloon, première construction d’une bourgade du far west reliée par la voie ferrée. Pas de prétention à raconter une histoire complexe, le show est avant tout rythmé par une musique folk jouée avec un rythme et une constance extraordinaire par trois multi-instrumentistes inspirés de Johnny Cash : Trevor Pool passionné de country traditionnelle des Appalaches, Paul Anthony Roberto et Camille Leclerc dont la voix parfois vacille un peu.
Sur la scène, une dizaine d’athlètes circassiens jouent tous les rôles de ce tableau avec une belle efficacité : un barman, un propriétaire, une guerrière, un amoureux, un marchand ou un authentique cowboy. On imagine ce qu’il s’y trame : beuveries, danses, jalousies, conflits et évidemment des duels qui se règlent à la planche coréenne, entre performances de jonglerie, sangles ou mât chinois.
Bref, un show à l’américaine scandé par une folk impeccable, qui passe très vite et sans qu’on ait jamais l’impression d’être au cirque.