Tout le monde connaît Popeck, ce vendeur de caleçons molletonnés près de ses sous, personnage burlesque à l’accent yiddish inventé par le comédien Judka Herpstu. Depuis son premier one-man-show en 1990, rien n’a changé : même pingrerie, même accent, même accoutrement à la Chaplin, un de ses modèles comme Louis de Funès qu’il a côtoyé dans Rabbi Jacob en 1974. La recette de Popeck est simple : sur le fond, radinerie en toutes circonstances, sur la forme, un accent yiddish consistant à dire « bite Montmartre » ou « pied au ki » ! Voici donc son best of ! Dans une première partie « en plus et qu’il] ne [n]ous compte pas », comme bien des blagues du spectacle, Popeck s’ingénie à mal jouer du violon. Le comédien reprend ensuite ses sketchs comme la gare du Nord ou le dîner chez Maxim’s et quand ce n’est pas le cas, il ressort au public des blagues qui ont déjà bien servi. A l’instar de [Smaïn qui joue au bon Arabe, en reprenant l’image que la société lui renvoie, Popeck fait d’un vieux cliché antisémite son fond de commerce, ce qui n’arrange rien au côté ringard de son show à la papa… Alors oui, le public se délecte de retrouver inchangé ce personnage dont il connaît les saillies à la lettre. Mais le spectacle se déroule sans impro ni surprise et Popeck ne se donne pas : s’il a quelques trouvailles scéniques et des sketchs qui fonctionnent, les chutes sont si prévisibles qu’on finit par se lasser.