Ce n’est ni Stomp, les tambours du Bronx, ni un groupe latino, mais quatre clowns hollandais qui jouent des percussions. Le titre Rebels of rhythm souligne un paradoxe : entre la folie de rythmes cosmopolites et ces visages sérieux, on assiste à un délire à la fois contrôlé et déjanté. La première impression est excellente : au stroboscope, quatre corps sont suspendus en l’air, entre le noir et la lumière, puis ils entament des percussions corporelles où résonne l’essence du rythme.
Avec dix ans de scène derrière eux, les musiciens sont à l’aise pour délirer et décliner toutes sortes de jeux autour des percussions : chorégraphies aux batteries, hakas masqués, phases oniriques où un être lunaire joue du xylophone, combats de boudins colorés, en rythme évidemment. Ils utilisent des instruments de tous types, de tous styles, gros tambours, djembés africains, berimbau brésilien, claquettes ou sanza, aussi appelé piano à pouces. Bref la plupart des instrument à percussions listés sur cette page, sans oublier la scie musicale ou le dijerridoo.
Un entracte sépare deux sets assez différents : une partie théâtrale très mise en scène d’abord, qui installe leur univers, avant que le show ne s’articule autour de quatre grosses batteries et d’un immense taiko, tambour japonais trônant au fond de la scène.
Pour le côté clown, on ne peut pas dire qu’ils se lâchent comme des fous, mais le show est semé de trouvailles sympathiques, ombres chinoises, filets de sable coulant d’une main à l’autre, jeux de sabots avec échasses. Durant 1h50, sans autre répit que l’entracte, on passe sans cesse d’une ambiance à l’autre, bruyante ou feutrée, brutale ou intimiste… Une suite d’impressions sonores et visuelles qui vous emporte.