Âmes sensibles et amateurs de théâtre traditionnel s’abstenir. Seule sur sa chaise, une comédienne au visage éprouvé fait le récit clinique, inspiré des authentiques rapports du docteur Zambaco, du traitement médical quasi nazi imposé à deux petites filles sujettes à la masturbation. C’est toute une conception de la médecine de la fin du 19e siècle, habituée aux sévices corporels, que ce texte dissèque sous nos yeux : enfermement, membres ligotés, cautérisation du clitoris au fer rouge. On est saisi, durant 50 minutes, par cet exposé à la limite du supportable, dit avec justesse par la comédienne Claude Degliame qui l’avait créé en 1984 avec Jean-Michel Rabeux. Après plusieurs années d’un silence douloureux, elle nous offre la possibilité de le ré-entendre aujourd’hui.