Des cubes de bois, un tambour invisible, une plante verte sur une table : ces éléments simples, comme élémentaires, constituent le matériau de Tesseract. C’est-à-dire ? Aussi appelé 8-cellules ou octachore, le tesseract est un équivalent du cube en 4 dimensions, il est donc au cube ce que le cube est au carré. C’est par hasard que le circassien espagnol Nacho Flores a eu l’idée d’un nouveau genre de spectacle : il s’est blessé en tombant d’un fil au milieu de morceaux de bois. Après avoir été dix ans fildefériste, il explore donc l’équilibre sur cubes de bois.
Voici donc une création multidimensionnelle ! Il y a d’abord un jeu d’équilibre, celui d’un enfant qui appréhende l’espace avec ses cubes, c’est aussi une file de dominos qui s’effondrent de proche en proche, c’est encore une composition de clown sans parole, avec quelques inflexions de voix en français. Puis, peu à peu se révèle une esthétique de l’illusion, des images virtuelles sont projetées sur ces tesseracts et les démultiplient, rappelant un peu le Tetris humain du Cirque Eloize. Enfin, il y a un aspect fantastique ou simplement magique dans les mouvements de ces cubes qui s’animent et s’assemblent pour former des automates qui gravitent autour de Nacho Flores.
Ce spectacle court et dense, 50 minutes sans longueur, est à tous égards réussi même si il ne présente, au fond, rien d’exceptionnel. C’est plutôt une invitation singulière à la rêverie que propose Nacho Flores, en mêlant l’équilibre et les nouvelles technologies.