Miriem Méghaïzerou, L’obsidienne (I)

    Il pleut des larmes vertes
    sans gouttes

    ce dont les gouttes disent qu’il pleut sont larmes vertes
    c’est l’âme-rôde fantastique des accents verts

    Et j’ai aimé l’avers des larmes vertes parce que ce sont elles qui m’ont faite
    dans la nuit je suis rentrée et vu
    au fond de l’impasse verte
    dont il pleut la dot des saules sur les peules têtes

    J’ai vu qu’au fond de la larme verte
    larme déserte du poète au fond donc de la lame verte
    il y a la gamme et l’amalgame
    l’agalma des sonnets nègres

    Il y a l’ab-sainte et l’abscisse
    l’ob-sens et l’abside
    il y a le siège
    de l’obsidienne

    * * *

    Ce texte fait partie des 29 poèmes reçus mercredi 25 mars 2020, lors de la première scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans le compte-rendu de cette restitution virtuelle.

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