Border-line
Qui dissipe la cause humaine
Zone portuaire densifiée sans horizon
Jets de rocaille à la rocade
À cran-drame tunnel
À l’accroche-lame dans la lande
Il pleut des coups de tonfa et des visières
Sur la contrebande humaine
Tu es devenu un ennemi, un assaillant, un occupant
Jungulaire habitant d’une zone d’inhumaine condition
Hommes à bout de force, d’assauts et de violence
Force projectiles frondeurs lassos et des amarres
Sonne l’alerte
Sécession terrestre et maritime
Séparation cernée d’uniformes va-t’en-guerre
Mais tu rampes encore plus et loin vers la crayeuse Albion armée de douves
Le dos rompu déjà les os déjà rincés par le clavecin d’hiver sans fin
Quel espoir t’est permis
Que ne s’achève là ton chemin ?
L’Europe, la vieille Europe est trop vieille pour s’éveiller à la misère. Elle sévit, sombre
murmure. Après avoir occupé des deltas, dragué des fleuves et des rivières, épuisé des mines et étêté des sommets, elle blesse et matraque.
C’est la border-line ultime et abyssale
* * *
Ce texte fait partie des 37 poèmes reçus mercredi 15 avril 2020, lors de la deuxième scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans ce compte-rendu.