Tête de clown polymorphe, gros bras tatoués et voix qui porte sa gouaille de titi banlieusard, Miloud fait penser à une espèce de Bigard reubeu en moins vulgaire. On vient d’abord pour le personnage, à l’aise sur la scène comme un poisson dans l’eau. Si la mécanique comique est maîtrisée sur le bout des ongles, servie par un phrasé aussi élastique que son visage, on regrette que Miloud ne prenne pas son envol en filant plus longtemps des thèmes plus originaux. N’empêche, après cette plongée dans le vécu et la vanne classique – le chômage, les crédits impossibles à rembourser, les camps de nudistes ou le paradoxe de l’Arabe raciste -, on sort du petit Gymnase comme d’un rade de quartier, avec la fierté d’avoir rencontré la figure du lieu.