Après La Folle et véritable vie de Luigi Prizotti et Looking for Mr. Castang, Édouard Baer et sa troupe présentent leur troisième spectacle de music hall. Le début est prometteur : Philippe Duquesne et Édouard Baer s’illustrent dans une hilarante parodie de vaudeville qu’une mise en abîmes interrompt pour nous ramener à la réalité. Le théâtre est en faillite, Luigi (Baer) et sa troupe le transforment donc en restaurant. Mais par un concours de circonstances, l’endroit a été réservé le soir même à deux groupes de gens.
C’est sur cette trame pas franchement originale que se tisse un show fourre-tout de plus de deux heures, marqué par un tunnel presque interminable vers le milieu de la représentation. Il manque peut-être la folie de Fred Tousch et d’Arnaud Aymard présents dans les précédents spectacles, pour agrémenter les temps faibles… Heureusement que Diane Bonnot (qui remplace Léa Drücker), comtesse séduisante dans la taverne Münchausen et apparition cauchemardesque dans Mr Castang, est là. Elle brille ici, comme une sorte d’Édouard Baer au féminin, dans plusieurs registres : divagations bougonnées ou chuchotées lorsqu’elle fait la vieille fille esseulée au bar, jeu allumé quand elle incarne la patronne du théâtre îvre.
Heureusement aussi qu’on a droit aux délires d’Édouard Baer, toujours très fort dans ses soliloques qui exaltent l’amour et le respect du public, et au talent très spécial de Philippe Duquesne. Parfois c’est génial, souvent c’est vide. La pièce est un peu contaminée par le style boulevard qu’elle cherche à parodier (« Miam miam » est d’ailleurs le titre d’une comédie de 1978). Une chose est sûre : à l’écriture, on ne s’est pas trop foulé.
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