Une goutte d’eau.
En silence, ensemence la terre miséricordieuse.
De l’amoureuse connivence, s’emmêle un ciel de miel.
Cette fusion de deux eaux donna naissance,
À une goutte d’eau.
En silence, elle se façonne dans un bassin amniotique et chaud.
Voilà qu’à la perte des eaux, éclot un être nu et dénué.
Dénué de connaissance, mais bien doté d’innocence.
Cet être d’eau se désaltère du gracieux sein de sa mère.
Cet être grandissant, de végétaux, d’animaux,
Tous nés par la puissance de la pluie, des ruisseaux.
D’une goutte d’eau.
Cet être florissant vogue, découvre la Planète Bleue.
Inuits, Catalans, Touaregs, Tziganes.
Quelques soit leur coutumes, leurs différences.
Quelques soit leur modes de vie.
Ils vivent
D’une goutte d’eau.
Cet être est vivant par son sang, sa sueur et ses larmes.
Chaque goutte, sur son corps, le purifie.
Chaque goutte le suit, le long du cours de sa vie.
Une goutte d’eau
Ne donne pas seulement vie.
Elle est vie.
Par la fusion des deux eaux.
Par l’évaporation en nuées vivifiantes.
Par la condensation des coeurs, en pleurs.
Sublimé est celui qui vit et chérit
Cette goutte d’eau
Prend la couleur, le goût et l’odeur de ce qui l’entoure.
Cet être qui la chérit prend soin de son logis.
Veille à ce qu’elle soit à l’abris de l’impureté, du gâchis.
Cet être prend soin de ce qui colore,
Sa goutte d’eau de vie.
Cet être espère goûter à la douceur des fleuves
Du Paradis.
Il y a avant, pendant, après chaque être.
Une goutte d’eau.
* * *
Ce texte fait partie des 37 poèmes reçus mercredi 15 avril 2020, lors de la deuxième scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans ce compte-rendu.
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