Un visage, une élocution, un regard. Marie Lepaux vogue dans un univers surréel qui n’appartient qu’à elle, un monde où le malheur est raconté avec un air de Calimero éberlué. Mais elle ne se contente pas de jouer la pauvre fille abusée. Passant de la folle égoïste à l’« épaule pour amis dépressifs », de la fillette dingue de Freud à la hypeuse blonde souffrant d’incontinence verbale, Marie Lepaux explore différents types de caractère tout en décalage, forte de ses qualités de comédienne et de mime. Un de ses trucs : lancer une banalité avec un tel aplomb, une telle franchise mêlée d’ingénuité, que le bide créé confère un ridicule attendrissant à son personnage. « Mon but, écrit la comédienne, est d’atteindre un minimum de poésie. » Objectif atteint.