Les Sourds-doués, c’est un quatuor de musiciens qu’on reconnait à leurs cravates orange de longueur variable, comme leurs instruments (clarinette, trompette, cor et clarinette basse). Chaque mois, ces Daltons se retrouvent au théâtre de Ménilmontant, dans une ambiance à la bonne franquette, marquée par un speech du leader Adrien Besse au début et à la fin du spectacle, 2h30 en comptant l’entracte et la première partie…
Sans être vraiment originaux, ils maîtrisent leur partition sur le bout des doigts, une sorte de bataille d’egos sur fond de Piazzolla, Offenbach, Debussy, Delibes mais aussi Monk, Brubeck, Piaf… Ils partent en solos, s’amusent avec leurs pupitres, séduisent des spectatrices, jouent à 1,2,3 soleil, reprennent West Side Story façon café-théâtre et font chanter le public. A un rythme enlevé, sans un accroc, ils reprennent des airs de jazz ou d’opérette, en passant par Pierre et le Loup et un Mission Impossible qui tourne au remix klezmer.
Si les Sourds-doués créent leurs propres délires, en s’aventurant hors des sentiers battus, ce n’est pas le cas de la première partie assurée ce soir-là par Accord d’Ebène. Après une entrée en matière un peu lente où les deux musiciennes miment le reflet de leurs silhouettes dans un miroir, elles sortent d’une cabane enguirlandée et entament une série de reprises à l’accordéon et à la clarinette. Le titre, « Miroir mon drôle de miroir » donne le ton de cette succession de musiques illustrées par des déguisements had hoc, foulard manouche ou coiffe bretonne. On voit que ces filles aiment jouer avec leur cheveux et les enfants se régalent !