Dans ce premier seul en scène qu’il a lui-même écrit, Alain Payen, connu jusque là comme un comédien de théâtre et de cinéma, interprète Antoine qui tourne en rond dans sa vie – et parcourt les quatre côtés de la scène en comptant ses pas. Cette performance théâtrale raconte en 4 quarts d’heure les 4 saisons de la vie d’Octave, l’arbre planté par le père d’Antoine pour que celui-ci se souvienne de lui après sa mort.
Lorsqu’Antoine a 10 ans, ses parents se séparent et son père se retrouve seul, sans amis. Déprimé, il passe son temps à faire la vaisselle, jusqu’au jour où il retrouve une compagne en la personne de sa conseillère bancaire, une pépée à la gorge volontaire. Alors il se met à écrire une série d’histoires à succès dont le héros est l’arbre Octave.
Il y a de L’Oulipo dans cette entreprise loufoque, un côté « rat qui construit le labyrinthe duquel il se propose de sortir » dans la scénographie. Le texte est vif, parsemé de jolis jeux de mots, mais parfois attendu (à l’exception d’une fantastique apothéose) puisqu’il obéit à une implacable logique temporelle. Rien n’est laissé au hasard, ni dans la pièce, ni dans le jeu d’Alain Payen. Par exemple, le comédien tourne toujours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, sauf à la fin, lorsqu’il paraît enfin se sentir bien. Très présent, vif et réactif, Alain Payen nous ballade en une heure dans son histoire loufoque qui semble un hommage à son père.