La troupe itinérante des Tréteaux de France de Robin Renucci et le théâtre national populaire de Villeurbanne (TNP) dirigé par Christian Schiarretti se sont associés pour créer L’école des femmes de Molière. Résultat : une adaptation impeccable et sans artifices, mise en scène par le second et menée avec maestria par un Robin Renucci rayonnant, entouré d’excellents comédiens de l’une et l’autre troupe. Après un tour de France, cette pièce arrive à la cartoucherie de Vincennes.
Arnolphe-Renucci est un homme assez âgé qui n’a qu’une crainte : être trompé, cocufié. Aussi, il a fait élever au couvent une enfant qu’on lui a confiée à quatre ans et qu’il tient toujours sous la garde de ses domestiques, absolument coupée du monde, de sorte qu’elle ne soit soumise à aucune tentation. Las, alors que le maître s’est absenté quelques jours, un jeune homme passe devant sa maison, la remarque, lui fait de l’oeil et la séduit, la jeune-fille se révélant moins ingénue qu’il n’y parait. L’idée que l’esprit rend les femmes frivoles et infidèles était présente dans une nouvelle de l’écrivaine espagnole María de Zayas y Sotomayor, traduite et adaptée par Scarron dans La Précaution inutile.
La pièce fourmille de quiproquos que la troupe interprète avec une vigueur et une énergie qui en soulignent la modernité, d’une diction naturelle respectant parfaitement la prosodie des vers rimés. Seuls quelques lanternes et des paravents de carton décorés peuplent le plateau. Robin Renucci joue au plus juste la palette de sentiments du vieux barbon à qui tout échappe – désespoir, désir, amertume – avec un talent communicatif.
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