Le cabaret électrique, mis en scène par Hervé Vallée

Ça fait presque cinq ans maintenant que le cirque électrique, avec ses chapiteaux, son restaurant et son école de cirque, s’est installé sur la dalle qui recouvre le périphérique à la porte des Lilas. Les spectacles s’y succèdent, entre nouveau cirque, concerts et recherche contemporaine. Après Steam et bien d’autres créations, voici donc le cabaret électrique qui réunit les artistes du cirque éponyme dans une forme plus longue, mais aussi plus approximative et disparate.

Sous un chapiteau transformé en cabaret, la piste est entourée de tables éclairées à la bougie, d’un bar et d’un groupe de rock qui se démène devant les lettres scintillantes du mot ELECTRIQUE. Le groupe TNT se compose d’un batteur et d’un guitariste qu’accompagne une chanteuse vénézuélienne au clavier. On dîne et on boit, on rigole, on dévore le menu du soir ou un sandwich, tandis qu’un Monsieur Loyal aux airs de gnome barbu et chevelu passe aux tables et salue les convives. Il tient le crachoir toute la soirée, avec pour chaque artiste un mot de présentation parfois un peu long. Allez, c’est parti !

Sur la piste se succèdent un garçon précieux et affecté spécialiste du hula hoop, un gymnaste dakarois qui enchaîne allègrement saltos arrières et coupoles de breakdance, un joueur de diabolo qu’on reverra aux sangles, suspendu au ralenti dans les airs, une danseuse asiatique sensuelle et dénudée, un athlète sur tiges… Et voici les 7 minutes de Kiki Picasso, déguisé en ours blanc, qui convie ce soir un duo trop expérimental pour être drôle, constitué de Jasmine Vegas et de la peintre obscène-potache Anne Van der Linden. Le spectacle s’étire, s’étire, jusqu’à l’irruption furieusement énergique d’un couple de Roumains, Florin et Adriana Radoi, qui installent la « roue de la mort », un bras articulant deux gros tambours de machine à laver où ils se meuvent tranquillement.

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Passé un long entracte qui laisse le temps de continuer à boire, arrive une seconde partie plus tendue, rythmée et spectaculaire où repassent nos artistes dans un numéro différent. Une fois encore, le show est assuré par la famille roumaine, ici le fils et la belle-fille, Alexandru et Pingru Radoi, qui font gronder la moto funambule au-dessus des têtes fascinées par ces voltigeurs sans crainte. Le public a peur pour eux.

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On passe un bon moment en compagnie du cabaret électrique, une soirée foutraque, inégale et un peu longue (2h15) qui s’accélère sur la fin, dans les grondements pétaradants de la moto aérienne.

Pour la distribution complète, voire la page du spectacle.

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