Une pièce jouée dans un petit théâtre sympa par une troupe cosmopolite en partie italienne, après Avignon l’été dernier… Pourquoi pas ? Ce qu’on découvre au Funambule est conforme aux attentes, avec les qualités et défauts du genre : des comédiens au jeu énergique interprètent avec enthousiasme une histoire plutôt bien ficelée, tragicomique, avec ses forces et ses faiblesses.
Une famille napolitaine se débat dans la pauvreté. Sous un même toit cohabitent la naïve, son mari au chômage et son vieux père retraité qu’elle fait vivre avec ses travaux de couture. Comme si ça ne suffisait pas, son frère et sa belle-sœur débarquent au foyer. Elle est naïve, oui, la femme de Federico, car en plus de la tromper avec sa meilleure amie, celui-ci couche avec sa belle-sœur. Chassés-croisés la nuit, chamailleries avec le beau-père, tromperies, jeux, pantomimes… La pièce compte beaucoup de rebondissements, mais aussi pas mal de répétitions.
Si la compagnie est spécialisée dans la commedia dell’ arte, voici une tragicomédie domestique qui tient de ce genre par le jeu un peu caricatural des comédiens, à l’image du papa, vieux grognon à la voix aussi éraillée qu’élimée est sa veste. Sans doute influencé par le théâtre de Dario Fo qu’il n’égale pas, l’auteur Fabio Marra, metteur en scène et acteur, dit avoir mêlé la naïveté et la cruauté. La pièce est assez plaisante, mais elle mélange tellement les registres qu’on finit pas ne plus y croire quand ça vire au drame.