Kevin Razy s’est fait connaître en diffusant sur Internet des vidéos parodiques. Mais sur scène, c’est un vrai stand-uper, intelligent et léger, avec cette particularité peu courante ces temps-ci, une certaine douceur. Il ressemble à un gros nounous dont le public a du mal a saisir les origines. Voilà, il est Mauricien et quand il imite l’accent de son père, la salle se marre. Son ouverture au monde se manifeste lorsqu’il mime un sommet du G20 fantasmé et un peu cliché dans la figuration des pays du Golfe qui détiennent le pétrole, de l’oncle Sam jamais à court d’ingérence dominatrice, et de ces deux gosses turbulents et belliqueux, Israël et Palestine. Mais c’est bien vu.
Pour le reste, Kevin Razy déploie un style stand-up digne du Jamel Comedy Club auquel il participe : il évoque ses parents, l’école, le racisme (le passage sur les impossibles couples mixtes à cause des réticences de chaque famille est un leitmotiv du stand-up), sa sœur qui veut se convertir à l’islam, les lascars de la cité du Chaperon Vert (véridique), à Bagneux où il habite, qui ont parfois du mal à asseoir leur autorité. Et son expérience d’opérateur téléphonique à Mondial Assistance, sur une plate-forme où les filles se taclent entre elles, comme chacun sait.
Quelques chansons humoristiques émaillent cette ‘Mise à jour’. Kevin Razy avait d’ailleurs fait le buzz avec une parodie de la Sexion d’Assault, rebaptisée pour l’occasion Sexion d’homo, ce qui lui a valu un coup de pression au téléphone, excellent passage où il est sommé de venir se faire casser la gueule à Nation alors qu’il se trouve à Bagnolet.
Face aux internautes paranoïaques qui interprètent chaque signe comme une marque des Illuminatis, l’humoriste propose une relecture du triangle en samoussa. Et le voici à la tête d’une secte décalée qui attend ses adeptes. Mais pour l’heure, il a déjà monté sa boite de prod audiovisuelle, Barney Gold, qui semble prête à remporter toutes les parts de marché…