Le garçon qui était un fond de bouteille en verre brisée, dont jaillissaient la lumière et les poissons, s’en est allé.
Des débris, des déchets, des mégots partis en fumée, sur la table du café où nous nous sommes installés, la vie, la peur et les gens s’y sont entremêlés. Les larmes coulaient, invisibles, le long de tes joues rouges et affamées. Tes baisers volés, ton sourire malade et tes yeux vides qui ne voient plus rien à travers les litres que tu as bus. Les derniers mètres de la course dans le froid et la faim. Soulevée par des bras qui m’emmènent vers le ciel je tourne dans le vide et nos bouteilles sont vides.
Fuir sera toujours plus facile que d’essayer de te dire. Te dire que j’ai des océans d’amour à offrir.
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Ce texte fait partie des 37 poèmes reçus mercredi 15 avril 2020, lors de la deuxième scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans ce compte-rendu.