Concepteur d’émissions ou de chroniques télé reprenant des témoignages de passants anonymes (comme Le bureau des plaines, actuellement sur France 2), auteur de one-man et de pièce à succès (Amour et Chipolatas), Jean-Luc Lemoine revient avec Lemoine-man-show. Au début, à peine éclairé, il lit d’une voix grave 100 sauces pour les salades, avant de proposer une lecture très sérieuse de Tchoupi et le pot. Complexé car il n’aime pas lire, il nous donne quelques trucs pour briller en société, comme de dire « c’est un cri » à propos d’un tableau.
Passant des sketchs au stand-up, il parle de tout et de rien, écoute ses messages téléphoniques comme Stéphane Duprat, s’indigne qu’à 40 ans les jeunes le vouvoient ! Dommage que l’humour communautaire soit à la mode, car si sa mère est Viet, 1 : ça ne se voit pas, 2 : les Viets se déplacent peu au théâtre ! Quant aux cathos, ils ne sont pas drôles, à part quelques tentatives sous l’Inquisition qui relevaient plutôt du comique visuel.
Si le texte est bien ciselé, Lemoine nous ressort quelques thèmes habituels du stand-up : les gosses mignons mais cruels, la différence entre les femmes et les hommes… Plus originales, ses conversations d’autoroute notées lors des longs trajets de tournée, ou son fantasme d’érotisme radin (une relation avec une infirmière remboursée par la sécu). Pour répondre à la question : Vaut-il mieux avoir GPS ou une femme ?, Lemoine sort un Powerpoint qu’on aurait plutôt vu à la télé.
Au final, l’humoriste n’emporte l’adhésion ni par son jeu, ni son charisme ou son énergie, mais par une ironie pince-sans-rire mise en scène avec une technique de haute précision et d’excellents jeux de lumière.