Jean-Jacques Vanier – L’envol du pingouin

Jean-Jacques Vanier a des lubies d’enfant désoeuvré. Compter les marches de l’escalier de son immeuble par exemple, un exercice qui le fascine au plus haut point… Surpris par un voisin, il se justifie en prétendant avoir perdu son cochon d’inde, animal fictif prétexte à des délires hilarants. Ainsi fonctionne l’humour de Vanier, toile absurde qui se tisse d’elle-même et guide le spectateur sur des chemins insoupçonnés, à la lisière du surréalisme. Avec son élocution traînante d’enfant bizarre, Vanier a un style unique. Il délire sur la Tapisserie de Bayeux et nous raconte son premier baiser, alors qu’il regardait un film sur le débarquement de Normandie avec sa classe de troisième. Depuis ce temps là, au contact d’un sein, son esprit fait apparaître l’image du général De Gaulle ou d’Eisenhower sans qu’il n’y puisse rien. Un morceau de bravoure singulier, absurde, génial.

Vu le 9 septembre 2004 au Point-Virgule

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