Isabelle Nicol, haïkus

    matin de mai
    une odeur d’herbe coupée
    réveille mes narines

    Le déconfinement a débuté et un climat d’incertitude règne. L’inquiétude, la sensation de ne pas tout comprendre demeurent. Mais l’envie aussi, envie d’un café en terrasse, de revoir ses proches, envie aussi d’autres horizons..

    rue discrète
    quelques brins de muguet
    vite échangés

    globe-trotter
    sur son chevet des rêves
    de voyage

    première sortie
    la vieille dame tend son visage
    vers le soleil

    Certains détails du quotidien n’ont pas changé, eux.

    sans façon
    son mouchoir jeté par terre
    clopin clopant
    la vieille dame et son chien
    poursuivent leur route

    Et l’été s’immisce doucement dans nos vies, par petites touches. Teinté d’espoir.

    nouvelle lune
    en silence il peint
    des nuages

    éclosion proche
    le platane commence
    à faire de l’ombre

    fin du jour
    le soleil se couche
    à côté du chat

    face au port
    un premier café
    emporté

    ciel bleu lavande
    toute une vie
    à réinventer

    Ce poème fait partie des 23 contributions reçues mercredi 20 mai 2020, à l’occasion de la 3e scène confinée du Chat Noir (dont le compte-rendu est à lire ici).

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