Inconnu à cette adresse. Cet euphémisme – signifiant le décès d’un correspondant épistolaire – prend tout son sens au moment du salut, lorsqu’on découvre le visage marqué des comédiens éprouvés par une heure et quart de jeu intense et remarquable. Le roman de Kressmann Taylor est un échange de lettres entre deux associés, un Juif américain de San Francisco et un Allemand de retour au pays, qui va adhérer progressivement à la folie nazie. La mise en scène de Xavier Béja – qui joue Max aux côtés Guillaume Orsat, alias Martin – atteint l’efficacité la plus juste. Postés de part et d’autre d’un violoniste, les comédiens disent leurs lettres à tour de rôle.