Ils œuvrent pour l’association le Rire Médecin, qui depuis 20 ans organise des interventions de clowns dans services pédiatriques des hôpitaux. Leur mission ? Redonner le sourire aux enfants, mais aussi aux soignants et aux parents. En plus de leur expérience à l’hôpital, ces clowns comédiens sont presque tous passés par l’école Lecoq : le facétieux Vincent Pensuet avec son accordéon, Doriane Moretus, Stéphanie Liesenfeld, Bruno Gare au faux air de Coluche, qui excelle à parodier les ados, et l’écossaise Margot Mc Laughlin, très crédible en médecin chef… La mise en scène est signée Patrick Dordoigne, passé par le théâtre de rue et la compagnie Opposito avant de fréquenter pendant dix ans les hôpitaux. Il a été conseillé par Alain Gautré.
Les cinq comédiens entament un ballet synchronisé évoquant l’univers de l’hôpital, une enfilade de portes et de couloirs menant d’un service à l’autre. Ils racontent cette expérience intimidante, l’anxiété au début, puis la pratique quotidienne, en tandem, au contact d’enfants dont ils apprennent les maladies, les problèmes : chimio, retrait de cathéter, anorexie, ou diabète… Ce sont des clowns traditionnels mais pas ringards. Pour mettre l’ambiance, ils ont l’attirail classique : le nez rouge bien sûr, quelques accessoires, et leurs instruments de musique, guitare, accordéon, trompette, ou cette double flûte traversière difficile à manier. Pas évident, au début, d’être acceptés par les enfants ou certains personnels, mais la plupart des parents et l’équipe soignante leur donnent du baume au cœur.
La force du spectacle, au fond, c’est de rendre compte d’une expérience hospitalière dans une forme théâtrale sensible, qui sent la blouse blanche et l’éther. On partage la vie des clowns, celle des patients et des soignants, dans cette suite de tableaux réalistes qui émeuvent et amusent sans forcer le trait.