Comédien et metteur en scène d’expérience, Pierre Constant fut aussi trapéziste. Vingt ans après avoir créé Le funambule au théâtre national de Strasbourg, il remet en scène à la maison de la poésie ce poème d’amour de Jean Genet dédié à Abdallah, son amant funambule. Un texte difficile fait d’images récurrentes et fortes, où le fildefériste devient foyer incandescent, à la fois prédateur et proie, un artiste qui fait corps avec sa corde. Pierre Constant, pyjama blanc recouvrant une tenue d’acrobate, imagine l’écrivain dans ses dernières heures évoquant son amant suicidé. Il dit le texte avec ses tripes, l’incarne jusque dans son corps, ses larmes, et parvient à transmettre l’émotion de ce poème qui l’habite depuis longtemps.