Le ciel est bleu
Qu’ils disaient
Il suffit de dire que tu écris
Tu fréquentes des gens un peu
bohèmes, un peu artistes.
Tu travailles sur un scénario,
une nouvelle, peu importe.
Tu vas à Paris.
Tu écris : « le ciel est bleu ! »
C’est important. Le bleu. Le ciel
Que le ciel soit bleu (comme une orange ?)
Tes nouveau amis disent :
« Ah oui ? » « C’est bien ! »
Viens avec nous on va
boire un verre chez Régine…
Maintenant le ciel est vraiment
bleu. A Paris.
Mais il n’y a plus personne.
Oui bien-sûr la tour Eiffel
la tour Montparnasse qui se
saluent de loin. Qui grattent
un peu le ciel plus bleu que jamais.
Mais plus de foules, de
touristes bigarrés. De jaunes,
de noirs (gens de couleur ?)
Le ciel peut-il être désespérément bleu ?
« Azzurro, il pomeriggio et troppo azzurro »
Jusqu’aux confins de la terre le ciel redevient bleu.
Et moi confiné, assigné à résidence.
Con fini.
Je n’irai pas à Paris.
* * *
Ce texte fait partie des 37 poèmes reçus mercredi 15 avril 2020, lors de la deuxième scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans ce compte-rendu.