Alors qu’il règle les lumières dans une salle de spectacle, Marc Déposé, comédien, s’électrocute fatalement. Arrivé au purgatoire, où l’accompagnent désormais un angelot et un diablotin, sa bonne et sa mauvaise conscience (comme le Capitaine Haddock sous alcool dans Tintin), il croise une série de personnages rencontrés dans sa vie antérieure. Voici un one-man-show assez original, puisqu’il raconte une seule histoire qui progresse, de sketch en sketch, jusqu’à sa chute finale. Mais ce « one-acteur-show » est un exercice très casse-gueule, surtout lorsqu’il s’esquisse sur fond d’atmosphère enfantine (Marc Déposé est conduit au ciel par une chaise qui parle), avec un jeu d’acteur très accentué, comme s’il était destiné à un jeune public (les enfants présents, d’ailleurs, s’amusent bien). Les ficelles sont visibles, chaque personnage est dessiné à gros traits : le voisin breton toujours éméché à l’élocution difficile, peut-être le plus réussi, Lucifer en rital tchatcheur et sans principe, entre Rocco Siffredi et Materazzi, ou le vieillard, corps tremblant et voix chevrotante. Les allusions renvoient presque toujours au même registre (avec un penchant pour les références à la finale France-Italie de la coupe d’Europe 2000) et les jeux de mots sont un peu éculés, à l’image du personnage baptisé Marc Déposé… Surtout, l’ensemble manque de rythme. Mais il y a un travail d’écriture et une bonne volonté manifeste chez ce comédien qui gagnerait à resserrer son travail.