En ces temps un peu formatés, l’arrivée d’un duo burlesque de batteurs nous change d’air. Le projet a été conçu en 2005 par le petit frisé Yann Coste (No one is innocent, Anaïs) et le grand à lunettes Sébastien Rambaud (JMPZ, groupe électro-rock atypique avec didgeridoo). Habillés en culottes courtes façon Angus Young d’ACDC, chacun à sa batterie, il enchaînent les performances, se chamaillent et rendent hommage à leurs idoles. Leurs solos virtuoses donnent les frissons d’un live de rock-fusion, le son crache et fait vibrer la cave du Sentier des halles. Certains spectateurs n’en perçoivent que les tremblements, les oreilles protégées par les bouchons distribués au début du spectacle.
Mais la musique n’est pas tout, les batteurs se font aussi mimes, comédiens, jongleurs. Ils détournent les objets usuels façon Poubelle Boys et jouent avec ce qui leur tombe sous la main : xylophone, boudin de caoutchouc, grosses caisses transformées en raquettes de tennis, multipliant les registres, jusqu’à une scène mélo simulant un arrêt cardiaque. Leurs trouvailles, comme cette invention de langage rythmique à base d’onomatopées percussives, font oublier les longueurs, lorsqu’ils s’attardent sur une guimbarde en plastique, des sifflets ou des kazoos*.
C’est que Yann Coste et Sébastien Rambaud sont musiciens avant d’être humoristes. Le public attend donc qu’ils déchaînent leur énergie rythmique, aussi bien dans un son et lumière de feu d’artifice qu’en interprétant les solos d’ouverture de leurs idoles, Aerosmith ou Rage Against The Machine. Si vous aimez le la batterie et/ou l’humour potache, allez y !
*Sifflets en plastique en forme de losange très prisés par les clowns, dérivés des appeaux, petites flûtes en bois dont les chasseurs se servent pour imiter des cris d’oiseaux.