Ça commence de façon un peu ringarde : Éric Blanc débarque en smoking et frappe dans ses mains pour bien montrer le rythme à son public… A observer celui qui fut l’un des premiers humoristes noirs (il a commencé il y a 25 ans au Caveau de la république), on voit tout de suite la différence avec la nouvelle génération comique. Il raconte l’arrivée en France d’un jeune Africain fasciné par les Lumières qui souhaite « aider les blancs ». Portant sur la France un regard décalé à la Usbek dans les Lettres persanes de Montesquieu (ambiance révision du bac français), il découvre les taxis râleurs, assiste bouche bée à des altercations où est foulée aux pieds la langue de Voltaire et rencontre un attaché de presse homo qui le prend sous son aile pour le faire entrer dans la « boite magique » (la télé) ! Le show est gorgé de bons sentiments et de piques contre cette société du spectacle cynique et bête. C’est sympa à voir, mais la forme est aussi désuète que le procédé qu’il utilise pour passer d’un personnage à l’autre : changer de casquette en un quart de seconde. A la fin, on comprend mal pourquoi Éric Blanc demande pardon pour la mort d’Ylan Halimi…