55 joutes, des mois et des semaines à l’intérieur. Rarement plus haut que l’autre les mots restent enfermés, ils télescopent et s’entrelacent sur les murs du salon, s’écrasent dans la chambre, restent en boule sur le paillasson.
A la chasse, sur les champs de courses, il fait le plein de victuailles, il va il vient, son corps s’extériorise. Il occupe l’espace et le temps, parfois il a deux fois une heure pour vivre au présent.
Élégante au nid, intérieure elle trie, ménage sa peine ou son ennui, ajoute du rose aux jours de pluie.
Écho d’intérieur toutes les fenêtres sur cour, laissent échapper l’amour.
Moi je sonde les fonds clairs et les eaux plus troubles. Je mets des mots sur mes couleurs et prend le large. Intérieure.
Ce poème fait partie des 23 contributions reçues mercredi 20 mai 2020, à l’occasion de la 3e scène confinée du Chat Noir (dont le compte-rendu est à lire ici).