La poésie crois-moi c’est savoir lâcher-prose
Aux souliers de l’ennui je noue des lacets roses
Je les enfile aux pieds de mes alexandrins
Pour qu’ils piétinent gaiement la langue aux lois d’Airain
Mes mots, des coups de fouet dans une soirée fétiche
Pétillants et amères comme une coupette de Spritz
Pourquoi suis-je si pauvre, quand mes rimes sont si riches ?
Je dors dans l’caniveau elles passent leurs nuits au Ritz
Je dégaine les bons mots quand on veut me blesser
Le savoir est une arme, l’humour mon bouclier
L’auto-dérision, la plus fidèle des comparses!
Car j’ai choisi de faire de mes faiblesses une farce
La poésie à temps perdu c’est un pari
Pour embellir la vie et ses intempéries
Qu’il vente, qu’il pleuve qu’il neige: être celui qui reste
Qu’importe les flocons pourvu qu’on ait l’Everest
Qu’importe les flocons pourvu qu’on ait l’Everest
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Ce texte fait partie des 29 poèmes reçus mercredi 25 mars 2020, lors de la première scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans le compte-rendu de cette restitution virtuelle.