Il est préférable, en règle générale, de ne pas mélanger la vie privée d’un artiste avec ses prestations scéniques. Le cas de Dieudonné est particulier puisque celui-ci alimente lui-même cette confusion. Depuis les dérapages verbaux qui ont suivi son intervention chez Fogiel le 5 décembre 2003, l’humoriste s’est laissé aller à un jeu de victimisation et de provocations successives avec les médias, tout en continuant à faire des spectacles (1905 notamment). Lors d’une représentation de son quatrième show depuis lors, « J’ai Fait l’con », le 14 juin 2008, l’apparition d’Élie Semoun pouvait laisser présager une réconciliation, un apaisement. Mais quelques jours plus tard, Dieudonné annonçait que Le Pen était le parrain de sa fille (!!!) – idéal pour les futures années de la petite à l’école primaire… Quid de ce show ? Dieudonné, ambivalent, passe du meilleur (le sketch du Pygmée qui squatte le jardin de son père au Cameroun) au pire, dans ces allusions antisionistes ou antiaméricaines qui mettent le public dans un état d’exaltation malsaine. Le comédien représente les soldats américains comme des nazis et fait venir sur scène un personnage en pyjama rayé comme dans les camps de concentration – devoir de mémoire oblige, explique-t-il. Une course à la provoc’ à laquelle il semble de plus en plus accro !