Delphine Mc Carty a joué la fille psychopathe dans des téléfilms, présenté Disney Chanel, tourné dans la série H, fait un premier one-woman-show mis en scène par Jean-Luc Lemoine. Imperméable à pois rouge ou petite robe – converses, on dirait une fille toute gentille. Mais sa timide voix aiguë balance vite des allusions graveleuses ou sexuelles et c’est sur cet écart que repose son humour, une série de contraires qui s’entrechoquent : innocence/cynisme, richesse/pauvreté, tolérance/racisme. Elle incarne son propre rôle lors d’un enterrement, auto-parodie de Parisienne bobo égoïste dont on entend le discours intérieur, une voix off qui balance des insultes trash un peu faciles. Ensuite apparaissent plusieurs personnages récurrents, notamment la caissière au Champion qui se fout de la gueule de ses clients en détaillant leurs caddies, leitmotiv un peu éculé dans le one-woman-show. On découvre aussi sa copine de cité à l’accent caricatural, Cendrillon du ghetto paradant en robe de princesse à Disneyland Paris qui rencontre un jeune bourge étudiant à HEC : « Quoi ! T’as pas de console, tu peux pas t’acheter un jogging ! Mais tu vis où !? » Dans un autre registre, sa copine snob insulte au téléphone la fille d’origine chinoise qui vend des sushis. Delphine Mac Carthy, quant à elle, se montre en intermittente du spectacle dans la loose en recherche de rôles, à travers le regard moqueur de la caissière qui compte ses apparitions dans Télé Star. La comédienne (qui tourne) plus en galère de thunes que la caissière : pas très réaliste, mais bon, c’est de l’humour…