Au lever de rideau, David Salles est nu, accroupi de profil sur un tabouret. Un instant après, le revoilà en string, corps d’athlète et trogne de vieux binoclard, interpelant le public d’une voix torturée. Cette surprenante apparition est à l’image de son humour : incongru et provocant. « Jugez-moi, jaugez-moi ! », lâche-t-il au public avant de s’en retourner, fesses nues. Suit une hallucinante galerie de caricatures parmi lesquelles celle d’un convalescent recomposé après un saut en élastique, celle d’un paysan esseulé, accent grotesque et faciès renfrogné, ou encore cette autre d’un aristo nostalgique de la torture. David Salles joue aussi son propre rôle, « vil à la scène et obscène à la ville » et se prétend « moins drôle qu’un employé du gaz ». Évidemment, rien de moins vrai.