N’est pas imitateur qui veut : il faut une voix et un vrai mimétisme pour saisir les gestes, les attitudes et la nature des modèles qu’on veut contrefaire. Ce talent impressionnant, Danny Mauro le possède sans conteste. En même temps, une petite touche ringarde imprègne son style, dont témoigne cette affiche où il se montre prêt à dégoupiller une grenade.
Dany Mauro n’est pas un débutant. Vainqueur de la finale Graines de stars en 1986, l’année suivant un premier one-man-show, il a fait de la radio avec Ruquier et a intégré la « bande à Roumanoff« , notamment dans Roumanoff et les garçons avec Donel Jack’sman, Frédérick Sigrist et Willy.
Avec un faux air de François Damiens, son faciès adopte des tas de mimiques et de visages distincts, qu’il s’agisse de politiques, de chanteurs ou de sportifs comme Bernard Laporte, que Canteloup, fut sans doute le premier à parodier. Quelques imitations surpassent les autres : Arnaud Montebourg en chevalier à l’accent aristocratique, « DSQ » dont il retrouve la voix ennuyée et languissante, et François Hollande, mains en avant et débit toujours à contre-temps.
Les imitations alternent avec des chansons très bien parodiées et des détournements de pub sur un écran, comme ce « slip jacking » ou « dénonce ton voisin » qui rappelle le ton des Nuls. Il s’amuse aussi de Sarko, Carla, Bayrou et Jacques Chirac, tandis que Philippe Manoeuvre présente un top 5 ponctué d’un hit de Christophe Willem très bien incarné. Mais Régis Laspalès, tirant le fil rouge d’un passage sur les vacances, résonne avec un sentiment de déjà entendu chez les imitateurs.
Bref, un show à la bonne franquette, enjoué et dynamique, même si certains enchaînements manquent de fluidité. Et si vous voulez discuter avec l’artiste, pas de problème, à la fin il vend son dvd dédicacé pour un billet de dix.