Le 4 août 2020, j’ai proposé un atelier poétique dans le cadre du festival Humour et Eau Salée, intitulé « Y’a pas que le coucher de soleil dans la vie » et censé puiser sont inspiration aussi bien dans la tradition romantique que comique. Voici l’intégralité des contributions dont une version condensée est disponible ici.
Article publié le 29 août 2020
Alexandra Gautreau, Terrible mère
Il nous faut ici un poème sur la mer
Le cap tenu, l’esprit se perd…
Une fois, la haute marrée
M’emporta loin du domaine de fées
Et l’inaudible(/intenable) écho des chaines sous les flots
Vint emporter mon vague à l’âme
Je dérivais jusqu’à une flamme…
Ce cher phare de la Coubre
A un jour perdu ses courbes
Au son des canons qui déchirent la nuit
Je vois ces oiseaux qui au vent ont fuit
Au loin la tempête gronde
La houle comme la fronde
Résonne dans les pierres
Je retourne à la terre
Ferme les yeux sur le sable
Aviron, je termine cette fable.
Nathalie Bvr
Comme un diapason,
Le Phare donne le ton
De ce cœur aimant
Formidablement.
Se tenant debout,
Planté tout au bout,
Presque au garde à vous,
Juste devant nous.
La pointe érigée
Vers ce ciel voilé
Guide le chemin
Vers un beau destin.
Murielle Personnic
La mer de St Georges veut éteindre le feu
Que crache le Dragon combattu par St Georges
Dans sa boite à outils elle trouve des alliés
Des alliages des nuages pour noyer la colère
Du Dragon de St Georges qui a pris pour offense
Le « dou-a » provocant dressé comme un Totem
* * *
Les mâts des bateaux crissent
Violons désaccordés
Désemparée je cours
Chaleur du Totem
Françoise Vardon, Flânerie maritime
Surplombant l’estuaire,
Se dresse comme une mère
Veillant sur son enfant,
Le phare clignotant.
Au coucher du soleil,
À nul autre pareil,
Une lumière orangée
L’horizon fait briller.
Le clapotis de l’eau,
Le sable argenté
Se confond, fait écho
À mon cœur apaisé.
Embarquer en bateau
Ou construire un château,
Envie de m’évader,
Alors s’abandonner
À la douceur du vent.
Enfin prendre le temps.
* * *
Aparté
Si la mer n’était pas d’huile,
Si je n’avais pas de tuiles,
Le sable serait de la farine
Dans la nuit bleue marine.
J’aurais pu te transformer,
Mon phare,
Plus tard,
Comme ça, sans raison,
En un bon far breton.
Linda Basson
Femme libre, ta chair ira trouver la mer.
Mère de toute les mères, chaque brillant ✨ et ton enfant.
Reflet du soleil qui étincelle ❇
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Dans un verre, chaque poète coule son essence.
Chaque pichet de rouge de chaque taverne, est un poète ivre de mots rouge intense.
Le sang, vin du cœur, s’écoule dans leur plume jusqu’à leur feuille blanche.
****
Il parle, il parle sur l’océan.
Je comprends rien dans ses mots de poésie.
Quel langage fou de son discours.
Je dois sortir un rythme en folie.
Il parle, il parle les mots défilent comme une vague.
Elle s’écrase devant moi, la mousse de son écume me sourit.
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Phare en lumière
Ce matin, j’étais là-bas…
En face.
Me voici rendu là,…
Assise à tes pieds.
Chantal Heischling
Y’a du vent
Y’a du bleu
Y’a la mer
Y’a nous deux
Les arbres frissonnent
Le ciel s’embrase
La mer moutonne
Nous on s’enlace
Le phare menace
Le banc attend
Les bateaux passent
Nous on s’éprend
Victor Heischling
Qu’est-ce que finalement la mer
Une grande flaque d’eau
D’un vert moche
Trois gosses qui se baignent
Jouent à la balle
Et se lancent.
Dans l’eau trois pauvres poissons
Qui s’battent en duel
Avec en prime
Un bruit de fond de jet ski
Qui tournent sur eux mêmes
Comme des toupies
Lancées par des enfants.
Mais si on tend l’oreille
On peut entendre des injures
Lancées par une voix rauque
C’est l’autre gros cailloux
Qui insulte la mer
Parce qu’il est plus grand
Sur son petit bout de terre.
Enfin, c’est la mer !
Constance Heischling
Je me présente
Bloc face à l’océan
On me nomme phare de Royan
Je me présente
Tronc rempli de feuilles d’ores
Sous mon ombre j’abrite
Des amoureux du coucher à l’aurore
Je me présente
Place assise entre le tronc et la pierre
Sans les hommes je suis solitaire
Je me présente
Que je sois calme ou agitée
Je règne sur toutes ces amitiés
Mer je suis et je resterai
Catherine Blanchard
Je me plais à plonger
Au sein de ton regard
Je t’embrasse des yeux
Doux reflet de ton âme.
Je me plais à jouer
Des reflets de tes vagues
J’embrasse l’horizon
Et sa courbe immuable.
Je me plais à aimer
L’écume fantastique
Du banc où je m’assois
Je deviens une artiste.
Je te vois cependant
Même les yeux fermés
Dans ma chambre l’hiver
A l’abri des volets.
Lydia Daza
Ecumés des klaxons
Pro-jetée au havre
Nous arrimons
D’un plateau, un sein
Une étendue, un axe
Mixte peint !
Mix peint
Mix peint
Mix peint
Arthur Daza-Gouteux
Un bruit qui passe par là,
il se reflète dans la mer
et plus que tout,
touche ce magnifique majeur.
Merci à Sonia Pataux, de l’équipe de programmation du festival, d’avoir pris l’essentiel des photos illustrant cet article.