Derrière ce titre aussi concis qu’ironique – oui, car ils sont parfois tout sauf classe ! –, se réunissent deux figures du music hall et de l’impro, d’un coté le sémillant crooner Yann Stotz dont on a vu le premier spectacle et le show à l’américaine avec orchestre (dont le mot d’ordre était aussi « Classe ! »), de l’autre la déglinguée Cécile Giroud, qui joue du piano et fait la folle, elle qui avait commencé en trio avec Florence Foresti et Céline Iannucci dans les Taupes Models. Après avoir décidé il y a cinq ans de fusionner leur solos, ils présentent aujourd’hui ce tandem ultra rodé, un duo burlesque qui parfois s’inverse, lorsque le gars plutôt calme pète un plomb et que la fille déglinguée se tait quelques instants, ou qu’elle minaude façon midinette. Rien à dire, leur mécanique comique est parfaitement huilée, ils improvisent, s’écoutent et se répondent toujours, partent dans les tours en explorant un registre un peu vulgos qui leur sied bien.
Ce show rythmé est saupoudré d’une avalanche de jeux de mots, de chansons en duo, d’imitations d’artistes comme Vincent Delerme ou Véronique Samson. Il repose sur des « trucs » efficaces propres aux shows d’impros et aux duos comiques, comme cette tentative de chanter en portugais-yahourt, cette chanson de Véronique Samson traduite en langage des signes qui tourne au mime délirant, ou ce discours présidentiel américain avec traduction simultanée contenant son lot de calembours et d’allusions graveleuses.
Oui, les allusion sexuelles sont légions, bien amenées, parfois un peu systématiques, et les jeux de scène très efficaces, bien que répétitifs : entre le gentleman au corps élastique et la fille aux danses épileptiques, ça fait des étincelles et le public en redemande ! Bref ça pète le feu, c’est rythmé, mais ça ne vole pas toujours très haut… Ambiance Patrick Sébastien, quoi, mais en plus jeune !