Cette création de mime in situ a été inspirée à ses deux protagonistes par le concept de « ligne de désir » qui désigne, dans les parcs ou les terrains vague, ces sentiers que tracent au fil du temps les itinéraires répétés des piétons. Le spectacle débute à l’intérieur d’un nouveau lieu artistique du 19e arrondissement, L’Art au Garage, et se poursuit dans la rue. Un homme dessine au sol des lignes de démarcation, puis il s’attache à un bout de trottoir dont il n’ose descendre, conformément à cette interdiction mentionnée dans le titre du spectacle. Ignorant ces règles, une jeune-femme en guenilles, recroquevillée sur sa valise, élit domicile sur ce même morceau de trottoir. Altercation, amitié, amour entre ces deux êtres qui entament une chorégraphie sans parole, avec des chocs, des bousculades, des acrobaties. Les mouvements s’enchainent avec une belle fluidité dans cette série de tableaux marrants, légers, évocateurs. Mais ce projet fourmillant d’idées mériterait sans doute d’être affiné et étoffé pour révéler tout son sens.