Si vous aimez les chanteurs à la bonne franquette, dotés d’une belle plume et du sens de l’humour, la performance de Bart’ est faite pour vous. D’un air de ne pas s’être foulé pour pondre une petite chanson réaliste ou humoristique, il vous l’entonne pépère, sourire aux lèvres. En plus, dans ce mini théâtre qui affiche 27 places (15 spectateurs sur les banquettes la remplissent assez), vous êtes aux premières loges. Oui, la Petite loge existe depuis six ans, et Gaspard Proust y a fait ses débuts.
Avant d’être ce chanteur et guitariste affirmé, Barthélémy est une figure de Montmartre, un roi de la débrouille capable de tout réparer qui a rendu service à bien du monde. Et il chante… Des textes un peu absurdes, rigolos et bien sentis comme ici :
« C’est une chanson pour ceux qui sont pas nés /
Pour tous ces gens qui n’ont pas existé /
C’est une chanson qu’un jour je chanterai /
A mes enfants… sauf si j’en ai ! »
Barthélémy fait preuve d’autodérision quand il se met en scène, surtout avec des filles :
« Toi tu veux passer zéro nuit avec moi, je t’entend /
Mais moi j’veux passer deux nuits avec toi /
J’te propose qu’on coupe la poire en deux et qu’on en passe une comme ça tout l’monde est content »
Mais le ton n’est pas toujours enjoué : c’est parfois triste ou mélancolique, voire un peu sérieux. Ce soir-là, pour sa performance, seule la moitié de ses compos étaient drôles. A moins qu’il n’enchaîne deux ou trois chansons nostalgiques qui cassent un peu le rythme, le show s’écoule sans temps mort durant une heure dix.
On aime ce côté mot d’esprit posé sur quelques accords qui rappelle les aphorismes de Redouane Harjane et, dans la forme, les saillies de Wally. Au bout d’un moment, la guitare sèche qui accompagne seule sa voix grave peut lasser. Mais Bart’ fait sursauter le public en poussant subitement son organe vibrant, avec une vraie présence scénique. Une question pour finir : pourquoi ne dit-il pas quelques mots entre les chansons, histoire de donner un peu variété à son récital ?
