Devrais-je ternir mon ardeur
Devant les tours impudiques
Qui retiennent les vents chauds
Par des portes mirifiques ?
Ou serrer un garrot
Autour de mon émoi
Pour toutes ces nationalités
Venues coudre l’artifice à la joie ?
Devrais-je frapper au marteau
Contre mes yeux brûlants
Et briser ces vitrines dégoulinantes
D’une lave de beauté tranchante ?
Ou contrefaire des larmes d’iodure d’argent
Afin d’ensemencer les nuages ?
La fausse pluie, la fausse neige
Rapportent ici bien plus qu’un mirage.
Sans foi ni loi, la beauté est partout,
Là bas, sans toi démesure, la beauté rase les murs.
Ce poème fait partie des 23 contributions reçues mercredi 20 mai 2020, à l’occasion de la 3e scène confinée du Chat Noir (dont le compte-rendu est à lire ici).