Anthony Kavanagh débarque sous les feux de la rampe de Bobino, un flash aveuglant qui donne le ton de ce show survolté à l’américaine, ou plutôt à la québécoise – en fait à la Parisienne, puisque depuis 10 ans maintenant, le comédien vit dans la capitale française. Son précédent show était déjà celui d’un Parigo qui paie ses impôt à contre coeur… Là il dit aller plus loin en s’assumant complètement (sens américain de « coming out »), lorsqu’il décrit par exemple cette façon qu’ont les Parisiens de « tout lâcher d’un coup » en disant « meeerde » ! Il explique en quoi l’équipe de France gréviste est représentative du pays, imagine comment il aurait dû s’y prendre pour annoncer à son père haïtien s’il avait été homosexuel (drôle), confie que son enfant est l’incarnation du temps – oui, il est papa -, joue le gars déboussolé au supermarché (façon Gilles Détroit), et lance quelques brèves Facebook sur les hommes politiques (bof). Dans un sketch original et réussi, il montre les nouveaux modes d’expression du racisme, tout en sous-entendus, en incarnant ce propriétaire qui ne veut pas avoir affaire avec un locataire noir, arabe ou juif et mime des clichés ethniques (danses, chansons, prières, etc.). Tout n’est pas très original – comme son Jesus Comedy club avec Mahomet, Moïse et Jésus – mais Kavanagh a une tchatche, un vrai sens du show et du bruitage. A la fin, très à la coule, il invite son public à monter sur scène pendant qu’il reprend des classiques d’ACDC ou Prince !